Les BRICS sont un regroupement des économies mondiales du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud, formé par l'ajout en 2010 de l'Afrique du Sud au prédécesseur des BRIC. Ces nations représentent environ 27 % de la surface émergée du globe. Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine figurent parmi les dix plus grands pays du monde en termes de population, de superficie et de PIB.
À l'origine, le groupe n'était identifié que dans le but de mettre en évidence les opportunités d'investissement et n'était pas une organisation intergouvernementale formelle. Depuis 2009, ils forment un bloc géopolitique de plus en plus cohérent, leurs gouvernements se réunissant chaque année lors de sommets officiels et coordonnant des politiques multilatérales.
Lula : Les BRICS sont vulnérables
Presque depuis sa nomination, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a appelé à la création d'une monnaie unique dans laquelle les échanges commerciaux pourraient être traités, en essayant de s'éloigner du dollar américain. Pendant le sommet, il a écrit sur la plateforme Twitter (X) : "La décarbonisation de nos économies doit aller de pair avec des emplois décents, l'industrialisation, des infrastructures vertes et des services publics pour tous. Grâce à la nouvelle banque de développement, nous relèverons ces défis. La création d'une monnaie pour les transactions entre les pays des BRICS réduit notre vulnérabilité". La Nouvelle banque de développement (NDB), créée en 2015, est gérée par les cinq États des BRICS. La banque, dont le siège se trouve en Afrique du Sud, dispose d'un capital initial autorisé de 100 milliards de dollars et d'un capital initial souscrit de 50 milliards de dollars. La banque accorde principalement des prêts à des projets d'infrastructure, avec des prêts autorisés pouvant aller jusqu'à 34 milliards de dollars par an.
Les alternatives insuffisantes
Selon un document de recherche du South Centre, une organisation intergouvernementale de pays en développement basée à Genève, seule la création de l'euro en 1999 pouvait être considérée comme une concurrence sérieuse pour le dollar américain. "Mais la crise de la dette de la zone euro en 2011 et les problèmes structurels de l'union monétaire ont affaibli la position de l'euro et en ont fait une deuxième monnaie de réserve internationale, loin derrière le dollar", écrit Yuefen Li, auteur de l'étude. Le renminbi chinois, malgré ses progrès impressionnants en matière d'internationalisation, ne dispose toujours pas de marchés financiers profonds, de liquidités et d'un vaste réseau.
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Pour Yuefen Li, le principal obstacle à la dédollarisation est qu'il n'existe pas de monnaie unique alternative claire qui puisse répondre aux critères de la première monnaie de réserve mondiale et servir de réserve de valeur, de moyen d'échange et de moyen de paiement. Une autre raison importante est la géoéconomie. Yuefen Li cite Christine Lagarde, directrice de la Banque centrale européenne, qui a déclaré en avril 2023 que "50 à 60 % des actifs américains à court terme détenus par des étrangers sont entre les mains de gouvernements ayant des liens étroits avec les États-Unis, ce qui signifie qu'il est peu probable qu'ils soient cédés pour des raisons géopolitiques.
