L'Afrique du Sud a toujours été le point de mire des opportunités d'investissement. Selon Forbes Advisor, l'Afrique du Sud a connu une performance mitigée au cours des cinq dernières années, terminant la période en baisse de plus de 15%. Une confluence de facteurs allant du bruit politique aux pannes d'électricité et aux perturbations COVID-19 a pesé sur le marché.
Ressources naturelles et énergie verte
Les ressources naturelles représentent des atouts majeurs pour les économies africaines. Le capital naturel représente 19% de la richesse totale de l'Afrique, contre 7% pour l'Amérique latine et les Caraïbes et 3% pour l'Asie en développement. Entre 2011 et 2020, les forêts africaines ont augmenté le stock mondial de carbone de 11,6 millions de kilotonnes d'émissions nettes d'équivalent CO2, tandis que les stocks de carbone dans les forêts hors d'Afrique ont diminué de 13 millions de kilotonnes.
Ces dernières années, l'Afrique a bénéficié d'investissements croissants de la part des pays du Golfe dans les secteurs des infrastructures, des télécommunications et de l'agriculture. Les gouvernements se tournent vers des sources de financement externes pour les grands projets de développement. Ces sources comprennent les fonds souverains, les entreprises privées appartenant à l'État et les fonds de développement. Certaines régions d'Afrique offrent également un potentiel de croissance important dans le domaine de l'énergie solaire, grâce à des terrains relativement bon marché et à un fort ensoleillement.
L'Europe augmente sa capacité de production d'énergie renouvelable afin d'atteindre les objectifs d'émissions nettes zéro, mais les contraintes d'approvisionnement restent un problème. L'UE se tourne vers l'Afrique pour combler le déficit de production d'énergie renouvelable. La transition énergétique nécessite des investissements substantiels dans les capacités de production d'énergie solaire et éolienne, des domaines de développement essentiels pour l'UE. Elle nécessitera l'extraction et le traitement de quantités beaucoup plus importantes de métaux "verts".
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Certaines des plus grandes sociétés minières du monde sont implantées en Afrique du Sud. Le pays dispose d'abondantes ressources naturelles. Ces entreprises orientées vers l'exportation rendent les investissements à long terme particulièrement attrayants.
Instabilité politique et crise énergétique
L'Afrique a entamé l'année 2023 avec une dette publique moyenne de 55%, son niveau le plus élevé depuis plus d'une décennie. La crise mondiale affecte les investissements en Afrique plus que dans d'autres régions. Le taux d'inflation moyen du continent devrait atteindre 15,5% en 2023 - le niveau le plus élevé depuis 27 ans - avec des pics supérieurs à 15% dans 11 pays africains. Le continent présente l'inconvénient d'une concentration des richesses dans un petit nombre de pays. Les investisseurs peuvent être préoccupés par le risque potentiel d'insolvabilité des pays de la région dont la dette publique est élevée. La Zambie, le Mali, le Ghana et le Liban ont fait défaut sur leur dette souveraine au cours des dernières années. Comme le remarque le conseiller Forbes, on craint que la Tunisie et l'Égypte ne fassent de même.
L'instabilité politique est également une question qui préoccupe les investisseurs. L'agitation est présente dans certaines parties de la région, notamment en Afrique du Sud et au Niger. En outre, les marchés boursiers ne sont pas aussi bien réglementés que dans les économies développées, et il existe un risque que les réformes des réglementations relatives à la propriété étrangère soient suspendues, voire annulées.
Les pays riches en ressources peuvent essayer de tirer parti de la demande mondiale pour renforcer la sécurité énergétique et passer à des formes d'énergie plus écologiques en 2023. Les finances publiques tendues, causées par la pandémie et la guerre entre la Russie et l'Ukraine, inciteront de nombreux gouvernements à essayer d'extraire davantage de bénéfices de leurs ressources naturelles. Les opérateurs étrangers seront probablement soumis à une intervention continue de l'État dans le secteur des ressources naturelles en Guinée, au Cameroun et au Ghana, à une diminution des exonérations fiscales au Burundi, au Congo et au Liberia, et à des efforts accrus pour stimuler le traitement local des minerais au Zimbabwe, en Guinée, en République démocratique du Congo et en Zambie.
L'Afrique du Sud présente une nouvelle opportunité intéressante. Son accès à un large éventail de métaux, dont beaucoup ont un rôle à jouer dans la transition énergétique, en fait le continent de l'avenir. L'investissement du secteur privé dans les énergies renouvelables permettra un retour progressif à la sécurité de l'électricité, actuellement en crise, ce qui permettra à l'Afrique du Sud de surmonter les difficultés rencontrées par le secteur public en matière de services publics.