Importance de la politique climatique
Les pays africains ont réussi à jouer un rôle important dans la politique climatique au niveau mondial. Lors de la conférence annuelle des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la communauté africaine est l'un des principaux groupes continentaux.
Trois organisations sur le continent africain en sont responsables : la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE), le Comité des chefs d'État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSOCC) et le Groupe de négociation africain.
En raison de leurs caractéristiques socio-économiques et de leur forte dépendance à l'égard du secteur agricole, les pays africains sont responsables d'environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le même temps, ils sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Pourtant, les pays africains consacrent déjà jusqu'à 9 % de leur produit intérieur brut à l'adaptation au changement climatique, soit souvent plus que ce qu'ils dépensent pour la santé ou l'éducation.
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les températures moyennes en Afrique augmentent plus rapidement que dans d'autres régions du monde, ce qui pourrait entraîner une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Entre 2020 et 2025, les pays développés se sont engagés à fournir $100 milliards de dollars par an, provenant de sources privées et publiques, pour aider les pays en développement et les économies émergentes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter au changement climatique. Les pays africains considèrent cet engagement comme un élément clé des négociations sur le climat.
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Les énergies renouvelables : une opportunité majeure
L'Afrique est bien placée pour une croissance économique verte, car ses jeunes industries en développement disposent de suffisamment de soleil, de vent et d'eau pour la production d'énergie. Les économies du continent peuvent utiliser des équipements efficaces, des technologies numériques et des énergies renouvelables pour produire des matériaux durables, par exemple.
Selon un rapport de l'Union Européenne et de l'Union Africaine, l'Afrique dispose d'un potentiel exceptionnel pour l'hydrogène vert. Si l'UE veut éviter les erreurs coloniales du passé et s'assurer que l'économie de l'hydrogène profite aux plus de 600 millions d'Africains qui n'ont pas accès à l'électricité, tous les projets proposés doivent être soigneusement financés et mis en œuvre.
Donal Cannon, membre de l'équipe consultative de la Banque européenne d'investissement (BEI) qui a participé à la préparation du rapport, explique que pour de nombreuses industries et organisations, l'hydrogène vert est la seule voie vers la durabilité.
Toutefois, les meilleurs endroits pour la production d'hydrogène vert se trouvent généralement dans des climats ensoleillés comme l'Afrique. M. Cannon prévoit que l'Afrique, tout comme l'Inde et le Chili, sera l'un des endroits où l'hydrogène vert pourra être produit à moindre coût.
Lors du sommet sur l'adaptation de l'Afrique qui s'est tenu à Rotterdam en 2022, le commissaire européen chargé du climat, Frans Timmermans, a laissé entendre que cela pourrait faire du continent une "centrale énergétique du futur".
Conséquences de la corruption
L'un des principaux obstacles à une protection efficace du climat et de l'environnement en Afrique subsaharienne est le problème généralisé de la corruption. Avec une triste régularité, la région figure en tête de la liste des pays les plus corrompus du monde. Selon l'indice de perception de la corruption de Transparency International, 10 des 20 pays les plus corrompus du monde se trouvent en Afrique subsaharienne. La corruption dans la gestion de l'environnement et des ressources peut commencer par les études d'impact sur l'environnement, où les risques environnementaux d'un projet sont passés sous silence en échange d'un paiement. Cette pratique a souvent un impact négatif sur les écosystèmes et la biodiversité. Une enquête menée par l'Agence de protection de l'environnement de Sierra Leone (EPA-SL) a révélé qu'environ un tiers des entreprises contrôlées n'avaient pas réalisé les études d'impact sur l'environnement requises par la loi, qu'elles connaissaient mal ou pas du tout les réglementations environnementales et qu'elles les enfreignaient souvent.