Grâce au resserrement de la politique monétaire et à la baisse des prix internationaux des matières premières, le taux d'inflation mondial est en baisse, passant de 8,7% en 2022 à 6,9% en 2023 et à 5,8% en 2024. Selon le FMI, ce taux représente toujours plus du double de la moyenne mondiale d'avant la pandémie, qui était de 3,5%. Les économies émergentes et en développement ont connu une hausse de l'inflation, certaines affichant des taux stupéfiants de 25% ou plus. La flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants, en particulier, a plongé plus de 70 millions de personnes dans la pauvreté dans le monde, selon le Programme des Nations unies pour le développement.
Taxe rose sur les produits de beauté
En outre, les prix déjà élevés des produits que les femmes achètent souvent (la "taxe rose") augmentent encore davantage. Selon Macrobond, société d'analyse et de données établie en Suède, l'indice des prix à la consommation des produits de beauté au Mexique et en France a augmenté d'environ 13%, tandis qu'en Corée du Sud, l'indice a augmenté de 10%. Une analyse de l'inflation au Royaume-Uni a montré que les hausses de prix étaient plus importantes pour les chaussures, chemisiers, chaussettes et autres produits féminins que pour les produits destinés aux hommes. Les chaussures de ville pour femmes ont vu leur prix augmenter de 75% en 2021, alors que ceux des hommes n'ont augmenté que de 14%. Selon Bloomberg, les prix des produits d'hygiène féminine ont également grimpé dans le monde entier.
Dans le monde entier, les femmes ont tendance à faire la majorité des courses ménagères et à consacrer une part plus importante de leurs revenus à l'alimentation que les hommes. Elles sont donc confrontées au fardeau de choisir comment adapter leurs achats hebdomadaires. Les femmes jouent également un rôle important dans l'agriculture, la production agricole et d'autres activités liées aux systèmes alimentaires. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, en 2021, 31,9% de femmes étaient confrontées à une insécurité alimentaire modérée ou grave, contre 27,6% d'hommes.
L'écart entre les hommes et les femmes et les secteurs à bas salaires
Dans le même temps, les secteurs où la proportion de femmes est la plus élevée voient l'inflation dépasser les augmentations de salaires. Les secteurs de la santé et de l'éducation, dont 75% des travailleurs sont des femmes, ont connu l'avant-dernière plus faible augmentation des salaires nominaux en 2022. "Les femmes et les minorités sont sous-représentées dans les secteurs à hauts salaires, tels que la technologie ou la finance, qui sont plus à l'abri des pressions inflationnistes", note Dimple Gosai, responsable de la stratégie ESG de Bank of America aux États-Unis, pour CNBC.
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En outre, les hommes sont plus susceptibles de recevoir une augmentation égale ou supérieure au taux d'inflation, comme le montre, par exemple, une enquête américaine réalisée en 2022, selon laquelle les hommes sont 33,3% plus susceptibles que les femmes de voir leur salaire suivre le rythme de l'inflation. Les femmes plus âgées sont extrêmement touchées : après avoir quitté le marché du travail, elles sont confrontées non seulement à l'augmentation des coûts des soins de santé, mais aussi à un écart important en matière de pension - 26% dans les pays de l'OCDE.
"Il s'agit d'un problème profondément ancré. Il s'agit d'un problème plus vaste, qui touche tant de secteurs différents et tant de zones géographiques différentes. Il ne s'agit pas d'un problème simplement éradiqué par l'inflation", a déclaré M. Gosai à CNBC. "Les femmes gagnent 82 cents pour chaque dollar que gagne un homme. C'est quelque chose qui ne change pas [même] si l'inflation diminue demain. Il faut beaucoup de temps pour y remédier. C'est un cercle vicieux.
