Les origines de la maison bancaire remontent à 1840. Safra Frères et Cie. avait des bureaux à Istanbul, Alexandrie et Beyrouth. Elle finançait les caravanes et les opérations commerciales. Après la première guerre mondiale, le Banco Jacob Safra est ouvert au Proche-Orient, à Beyrouth. Plus tard, le fondateur et ses trois fils émigrèrent au Brésil.
Mort et tensions entre frères, partie 1
Après la mort de Jacob, les trois frères ont pris des chemins différents : Joseph et Moise s'occupent de Banco Safra au Brésil, tandis qu'Edmond construit un empire bancaire mondial en Europe et aux États-Unis. En 1999, il vend Safra Republic Holding au Luxembourg et Republic National Bank of New York à HSBC. Peu après, il meurt dans sa villa de Monte-Carlo, dans une chambre incendiée par son garde du corps. Joseph et Moise ne tardent pas à se disputer. Moise veut se retirer de la banque mais ne vend pas sa part à Joseph. La vente n'a eu lieu qu'en 2006.
Mort et tensions entre frères, partie 2
Lorsque la maladie de Parkinson a été diagnostiquée chez Joseph, sa femme et lui ont passé beaucoup de temps à Crans-Montana, en Suisse. C'est de là qu'il a dirigé l'entreprise. Plus tard, son fils Jacob a repris les activités bancaires en dehors du Brésil, en particulier en Suisse. Son fils Alberto était chargé des activités avec les entreprises, et son fils cadet, David, s'est occupé des activités avec les particuliers. Sa fille Ester dirigeait une école privée appelée Beit Jaacov à Sao Paolo. En raison de certaines tensions entre les héritiers, le vice-président de Banco Safra à Sao Paolo a joué le rôle de médiateur.
Alberto, le mouton noir de la famille ?
En fait, Alberto, le deuxième plus âgé, était censé mettre en œuvre la stratégie numérique de la banque. Mais Joseph a décidé que cette tâche devait être confiée au jeune David. Le fondateur n'a jamais abandonné le contrôle de sa maison bancaire. Plus tard, cette décision s'est révélée être une erreur. Une énorme querelle entre les fils, fortement médiatisée, a conduit Alberto à quitter la banque. Il a ensuite fondé sa propre société de fonds, ASA.
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Alberto accuse sa famille de réduire ses actions par des manœuvres frauduleuses. En 2019, sa valeur à la Safra National Bank de New York n'était que de 13,5%, au lieu de 28%. Cela était censé se faire par le biais d'une augmentation des paiements aux membres restants de la famille. En outre, selon Alberto, le testament de son père a été modifié. Comme il le dit, cela s'est produit au moment de la maladie, lorsque le père n'était plus en mesure de décider pour lui-même.
La famille résiste aux accusations. Ses membres affirment que le père a été tellement déçu par le comportement déloyal de son deuxième fils aîné qu'il a lui-même modifié le testament. Le procès doit se dérouler à New York, mais la famille souhaite le déplacer à Gibraltar, où la holding bancaire a son siège.
Troubles familiaux, succès en affaires
Selon les spéculations de Bloomberg, Alberto souhaite vendre ses parts à la famille afin de mettre fin aux querelles. Dans les milieux financiers de Sao Paolo, on dit que la principale raison du conflit familial est la numérisation trop tardive des services bancaires. Banco Safra vient de perdre son temps, et d'autres ont pris la place, comme Nubank, qui a soudainement acquis 90 millions de clients et atteint une valeur boursière de 38 milliards de dollars.
Mais les dégâts ont aussi eu du bon. Selon Bloomberg, le fonds ASA Investments d'Alberto Safra a battu en retour tous ses concurrents au Brésil. Et la banque privée J. Safra Sarasin est l'une des plus solides sur le marché suisse.
